Il est des fois urgent d’attendre, faute de mieux

Nous sommes instamment invités à travailler plus et à consommer davantage, cela ne fait que commencer. Pour reprendre un vieux slogan publicitaire de BNP Paribas – oserait-elle encore l’employer ? – « Pour parler franchement, votre argent m’intéresse ! ». Une question laissée au second plan ne va toutefois pas tarder à apparaître : le remboursement de nos crédits bancaires de toutes natures.

Comment franchir le mur de la dette

« Nous voulons tous un retour à la normale, mais ce ne sera le cas que lorsque les gens sentiront qu’ils pourront reprendre toutes leurs activités », a déclaré Jerome Powell pour qui la reprise de l’économie américaine va être longue, car les activités ne reprennent que progressivement et le chômage est très élevé en raison de destructions d’emplois qui ne sont pas provisoires. Mais il ne modifie pas ses prévisions de croissance à long terme, sans chercher à comprendre plus avant l’ampleur et les causes du sérieux problème que rencontre l’économie américaine.

La réinitialisation du capitalisme, une trouvaille

Le temps est venu d’une « grande réinitialisation du capitalisme » proclame Klaus Schwab qui se défend de tout « rêve impossible » tout en énonçant un programme chimérique. On aurait envie de lui dire chiche, comme s’il suffisait de pousser un bouton ! D’année en année, le fondateur du Forum de Davos nous a habitués aux envolées sans lendemain, son fonds de commerce. Dans la foulée, de grandes entreprises américaines soucieuses de leur image de marque affichent des convictions anti-racistes, mais l’on est accoutumé à s’interroger sur leurs concrétisations.

Entre l’État et le marché, leurs cœurs balancent

Parmi les sujets de préoccupation, l’endettement des entreprises a pris le pas sur celui des États. Le fonds d’investissement géant Fidelity Investments a sonné l’alarme, ceux-ci n’allant pas être selon lui en mesure de recapitaliser les entreprises comme nécessaire, faisant face à un problème de solvabilité et non pas de liquidité. Ce n’est pas une nuance mais exprime leur sous-capitalisation ! Or, en dépit de leur bonne fortune et de leur gigantisme qui tient lieu d’amortisseur, ces fonds n’en ont pas les moyens vu l’ampleur des besoins !

Un train peut en cacher un autre (bis)

Les interrogations vont bon train depuis l’annonce par Ursula von der Leyen du plan de la Commission, dans l’attente des décisions des chefs d’État et de gouvernement. Quels montants seront finalement retenus pour le partage des subventions et des prêts, comment seront-ils répartis entre pays et selon quelles modalités et conditions seront-ils attribués ? Vaste programme de négociation auquel il manque un volet qui n’est pas moins essentiel au dispositif.